Il y a à Dakar des cars jaunes et bariolés, surnommés « car-rapides », souvenir d’un temps lointain où ils étaient neufs, il y a cinquante ans. Sur la carrosserie de ces cars, qui dégorgent de gens, et sont des dangers publics vu leur vétusté, on peut lire diverses inscriptions, sur le pare-choc ou ailleurs, comme « Almadoulilah » ou « Tout Passe« . Un état d’esprit, quoi.Bienvenue au Sénégal, ou « notre pirogue » en wolof. Plus précisément Dakar, que je n’ai pas quitté pendant ces quatre jours de réunions. Une capitale étonnante, grouillante d’activités mais pas tant bruyante que cela, voire même silencieuse par rapport à Delhi.
Porte de l’Afrique subsaharienne, tellement française.
Des rues Pompidou, des autoroutes ayant la même signalisation qu’en France, l’omniprésence de ma langue maternelle, des habitudes si proches. « Mais Dakar c’est la France quoi » m’a t-on si souvent répété. Qu’ils seraient déçus de voir que la France n’est pas Dakar…
Le Sénégal c’est aussi une démocratie exemplaire (pour rappel, l’actuel président Macky Sall a été élu l’an dernier, après douze ans avec Abdoulaye Wade), où l’homosexualité n’est pas dépénalisé, mais où la peine de mort a été abolie. Un pays où les religions se côtoient en parfaite harmonie, chacun étant libre de s’habiller comme il l’entend et de vivre sa foi comme bon lui semble, les intégristes étant encore loin de la capitale. Des couleurs pleins les vêtements, des corps splendides – quel spectacle que celui de ces femmes au port parfait, le cou haut, la poitrine en avant, superbement drapées dans leurs tissus multicolores – des sourires à la pelle, des odeurs incroyables, des mangues juteuses, du sable entre les orteils, l’océan Atlantique à perte de vue, l’omniprésence de la « terranga« , ou l’hospitalité, et un soleil de plomb rajouté à une humidité permanente. Un beau mélange!
« Un peuple, un but, une foi« , bienvenue au Sénégal quoi, ma première porte ouverte vers l’Afrique!
