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Weekend de ski dans les Alpes

Weekend de ski dans les Alpes

L’hiver commence lorsque je pose le pied sur le quai, vérifiant s’il reste de la neige sur la Tournette, alors que j’ai à peine récupéré ma valise.
« Annecy, ici Annecy »
Il est tard, c’est le dernier train en provenance de Paris. La journée n’est pas finie, il faut encore préparer bonnets, gants, lunettes, pique-nique, et surtout skis pour le lendemain. On met déjà tout dans la voiture, pour gagner du temps au réveil, et être à 9h sur les pistes. Dès l’ouverture.

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Skier dans les Alpes

Le pendant d’Annecy et son lac, c’est Annecy et ses sports d’hiver. Ma drogue annuelle.
Cette année ce n’était pourtant pas gagné. On ne peut pas dire que l’hiver 2015 est particulièrement rude. Avec des températures descendant rarement en dessous de 10°C, c’est à peine si j’ai pu sortir mon grandbornandbonnet et mes gros pulls. Pas de première neige durable en novembre, pas de neige à Noël, les Savoyards commençaient à dépérir. J’en ai même annulé mon premier weekend début janvier, pour ne pas le passer à regarder la pluie depuis le salon.
Puis on est revenu courant janvier, avec des amies. La neige venait de tomber. Je regardais la météo tous les matins depuis Paris, envoyant des messages aux copains et aux parents, pour vérifier la véracité des bulletins. Finalement, il en restait encore dans les rues annéciennes à mon arrivée. J’ai donc sorti les bottes fourrées, et c’était parti.

Depuis Annecy, on accède facilement à deux stations: le Grand-Bornand, et la Clusaz. Quand j’étais plus jeune, c’était des mercredis entiers avec le skiclub du village, à enchaîner les virages et passer mes étoiles unes à unes, par grand soleil ou jour blanc, un berlingot de lait concentré dans la poche. J’ai descendu ces pistes des milliers de fois. Je sais exactement à quel endroit de la Maroly j’avais atterri sur ma main – pour trois semaines d’arrêt – et à quel niveau de Balme la poudreuse est plus douce, en fonction de l’ensoleillement. Il y a aussi cette légende familiale qui dit que ma mère et ma sœur avaient tenté de m’abandonner sous un télésiège. Sous le télésiège des Lanches pour être précise. Mais ça, c’est une autre histoire.
Les deux stations étant toutes deux à 40 minutes d’Annecy, il faut passer au creux de la vallée des Aravis – le pays du reblochon – pour y accéder. Si, comme moi, on a la chance d’avoir un logement en plaine, il est recommandé d’avoir sa propre voiture pour monter là-haut. Les transports en communs ne sont pas optimaux, le car ne déposant pas forcément aux endroits les plus pratiques.

Pourquoi le ski? De plus en plus cher, de moins en moins économique, relativement dangereux, les défauts de ce sport sont nombreux. Mais skier me procure une sensation de bien-être incroyable, que je ne retrouve pas ailleurs. Sport rare, grandbornandje le pratique en moyenne six jours par an. Cela se mérite, et se savoure. Qui n’a jamais skié ne connait pas cette ivresse de la première piste de l’année. Comme la première cerise, elle se savoure en ENTIER, sans en laisser une miette.
Une fois le forfait acheté, on pose les skis sur la piste plate, juste avant la queue pour le télésiège. Pied droit d’abord, pointe et orteils en avant, en premier dans la fixation. Clac. Bruit sec qui nous indique que le pied est bloqué.
Clac. C’est bon. Les deux pieds sur les planches, on pousse sur les bâtons et hop, après cinq minutes de télésiège, on peut enfin entamer cette première descente.
Le premier virage se prend doucement, avec prudence, car ces jambes doivent nous servir encore quelques jours. Peu importe la vitesse, les sensations sont là. Un peu de pente, quelques slaloms serrés, les flocons qui volent à chaque dérapage, et on a retrouvé l’adrénaline. Celle qui prend aux tripes lorsqu’on tente une accélération en pleine poudreuse. Et cet espèce de sourire qui ne nous quittera plus de la journée. Woop woop.
Une sensation de liberté, en pleine nature, au milieu de paysages grandioses, entourée de montagnes à perte de vue – dont le Mont-Blanc depuis le haut de Balme. C’est également un des seuls sports pour lesquels le ravitaillement à mi journée se constitue de saucisson aux noisettes, tomme fermière et pain frais, sans que l’on culpabilise aucunement. La base. Et tout cela face aux cimes.

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Passion fromton

En parlant fromage, toute journée au Grand-Bornand ou à la Clusaz se termine par un passage au Farto, un des meilleurs fromagers de la région. Situé à Thônes, on s’y arrête sur la route du retour, entre passion_fromtondeux embouteillages. La porte poussée, l’odeur nous prend au nez. On ne sait plus où donner de la tête entre fromage d’abondance, tommettes de chèvre, raclettes diverses, et reblochons fermiers. A chaque plein à cette fruitière, je fais le bonheur de mes amis parisiens – et de mes congénères de train avant eux.
Pour une fondue locale, ou une raclette traditionnelle (sans les poêlons Téfal), on finira le samedi au Fréti. Caché dans les arcades de la vieille ville annécienne, c’est un passage obligé. Un peu de charcuterie, beaucoup de fromage, et de l’Apremont pour faire descendre le tout. Par la suite, on n’oubliera pas de faire une petite marche digestive au milieu des canaux, et de laver ces fringues imbibés d’odeurs de fromage fondu…

Une fois tout cela concentré dans un petit weekend, on peut enfin reprendre le train, et caler le prochain weekend. Voilà ma drogue, celle qui nécessite un shoot annuel. Le ski. Dans les Alpes, bien sûr.
Pour ma part, je n’ai pas encore trouvé mieux.

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