Carnet de voyages en Nouvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud
Québec ville

Québec ville

En langue algonquine – peuple originel de cette contrée américaine, « Québec » veut dire « là où le fleuve se rétrécit ». C’est au niveau de la ville de Québec que lit des eaux salées du Saint Laurent se resserrent, avant de devenir un fleuve pour rejoindre Montréal puis les Etats-Unis.
Cette ville fut notre dernière halte avant de reprendre l’avion à Montréal, et rentrer à Paris. Une sorte de sas de décompression après dix jours dans la pampa nordique, où les touristes étaient rares, parmi les fjords et les écureuils.

Ile d’Orléans, le grenier de Québec

Sur la route avant d’arriver à Québec, se trouve la grande île d’Orléans. Il suffit de prendre le pont qui est en face des Chutes de Montmorency, et on se retrouve après quelques kilomètres à nouveau en pleine campagne. Un rab de calme, avant de revenir à la civilisation.

La mission initiale était d’aller dans une cabane à sucre.

C’est dans ces vieilles maisons faites en rondins de bois que l’on récolte l’érable, et que des grands banquets sont organisés pendant la saison, entre mars et avril. Une petite dame nous accueille, nous guidant entre le sirop pur, les gâteaux, le beurre d’érable, la tire (érable chaud que l’on verse dans de la neige, pour que ça fasse comme une sucette), et autres délices fait à partir de la sève de l’érable. Nous sommes reparties les bras chargés de denrées, et notre plan de l’île annoté pour aller rencontrer d’autres producteurs.

Un grand champ en bord de route, rempli de courges récoltées et bien rangées. Des potirons, des butternuts, et autres cucurbitacés dont les noms m’échappent. A nous de venir nous servir avant d’aller payer dans la cahute placée à la sortie. Il ne nous reste que deux jours sur place ? Qu’à cela ne tienne, on les cuisinera dans la cuisine de l’Auberge de la Paix, à Québec. Elles ont l’air tellement bonnes. Des fraises, des légumes, du vin, cette île est le garde-manger de la province.

Il semble y faire bon vivre. Notre avant-dernier stop avant la ville est chez un producteur de cidre de glace. Cette petite merveille est notre découverte du voyage. Ce cidre est obtenu à partir de pommes laissées dans l’arbre en hiver, qui gèlent la nuit et prennent le soleil le jour. La pomme finalement récoltée est gorgée de sucre, et donne ce vin à 11% qui fait passer le cidre breton pour du jus de pomme. Bu au coucher du soleil, entre amies, il en est encore meilleur.

Randonnée à la Jacques Cartier

Ce dernier parc national nous faisait de l’œil. A 40 minutes de Québec, cette forêt nous faisait de l’œil. Le dénivelé n’est pas le même qu’à l’Acropole des Draveurs, mais le plaisir de faire craquer les feuilles d’automne est toujours le même. Nous empruntons le Sentier des Loups, en pleine forêt. Pour cela il faut continuer encore quelques kilomètres après l’office touristique, en évitant d’écraser les écureuils, et se garer avant que la route ne devienne une piste. Un randonneur avait croisé un animal gros comme un chien il y a quelques années. Il y a bien des loups qui vivent plusieurs kilomètres plus loin, mais on n’en croisera autant que des ours.

Pour remercier notre corps d’avoir parcouru ces nombeux kilomètres, et d’avoir englouti toute cette graisse pendant ces deux semaines, on a fini notre journée de rando part un petit plaisir: spa en plein air. Sources d’eau chaude, saunas, hammam, entrecoupés de plongeons dans la rivière et repos contre les cheminées. Tout cela, et un dernier dîner dans un motel où le hockey est retransmis sur les écrans géants, à côté des têtes de caribous empaillées.

Québec, la ville

Ancienne capitale de la Nouvelle France, jusqu’à l’arrivée des Anglais, c’est aujourd’hui le siège du gouvernement provincial. La ville est belle, chargée de bâtiments historiques et d’énergie positive. Le centre-ville est perché sur une colline, surplombé par l’imposant Château Frontenac. Ancien théâtre de batailles sanglantes entre Français et Anglais, cet immense bâtiment au-dessus du Saint-Laurent rappelle l’austérité de certains vieux buildings New Yorkais. Il suffit pourtant de descendre quelques marches pour être dans les rues du Petit-Champlain, qui nous ramène dans un petit village français, avec ses belles devantures et ses vieilles pierres. Notre dernière journée québécoise n’a pas différée des autres, on a déambulé dans la ville, les dix kilomètres de running du matin sur les marches et les remparts longeant le Saint Laurent ne nous ayant clairement pas suffit.

La chaleur nous a permis de trouver une énième excuse pour une ultime glace, puis un dernier marché. A croire que les commerçant étaient au courant que nous partions, nous avons eu le droit de tout goûter, notamment ce cidre de glace délicieux et tout ce qui avait a trait à l’alcool de pomme. Au musée des Civilisations, maintes fois recommandé, on a préféré la chaleur des derniers jours d’automne, et flâner dans le quartier Saint Roch pour trouver quelques bières à ramener, et discuter avec les locaux pour comprendre l’intérêt de ce frigo posé au milieu d’une place. Un frigo solidaire tout simplement, dans lequel les commerçants du quartier viennent déposer leurs surplus de nourriture du jour pour les gens dans le besoin. Une bien belle idée qui mériterait d’être exportée.

La soirée s’est prolongée grâce au Festival du film de Québec, qui proposait une déambulation cinématographique dans la ville, montrant des courts-métrages sur les façades d’immeuble, intégrées au paysage. Sur la place principale des chaises avaient été installées et ils passaient Dirty Dancing ; une ambiance ressemblant étrangement au festival d’animation d’Annecy.

Il faudra revenir. Il parait que le fleuve Saint-Laurent est gelé pendant les mois d’hiver, et que l’atmosphère enneigée est incroyable. Et puis la saison de l’érable commence au mois de mars…

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