A la toute base je ne suis pas quelqu’un de spontanément sportive. Enfant, je testais une activité chaque nouvelle année scolaire, et adolescente j’ai vite délaissé le peu que j’en faisais pour me mettre au théâtre. Puis un jour, je me suis rendue compte qu’un an au Pays de Galles en Erasmus à goûter les bières locales n’allait pas me faire que du bien, donc je me suis mise à courir régulièrement. Et mine de rien, j’ai pris le rythme. Mes footings réguliers sont devenus nécessaires à mon bien être, si bien que lorsque je me suis sédentarisée à Wellington, mes baskets ont été mon premier achat, pour lâcher mes chaussures de randonnée et aller courir au bord de l’océan. De retour à Paris, je m’y suis remise doucement, sous les pieds de la Tour Eiffel.
Et c’est là que ma tante, grande habituée de marathons et autres courses réjouissantes comme l’Ultra Trail du Mont-Blanc, m’a fait une remarque pertinente: moi qui avait des réunions régulières à l’étranger pendant parfois une semaine, pourquoi je n’en profitais pas pour emmener mes baskets dans mes bagages et aller courir le matin, avant le début de mes meetings? Cela me permettrait de me tenir en forme, et de compenser les petits fours et autres festivités locales partagées avec mes partenaires sur place.
Mon idée du sport en voyage
Pourquoi pas?
Après un premier essai concluant en mars 2012 entre Musée Nobel et Opérahuset à Oslo, j’ai pris l’habitude de mettre mes baskets et ma musique dans ma valise à chaque départ en mission. Le concept est simple et pas cher, il suffit de se munir de sa paire de chaussures, ses fringues et son Ipod, ou un smartphone avec appli GPS et musique, vérifier que la première réunion n’est pas trop tôt dans la matinée, et partir avant le petit déjeuner. Un rapide coup d’œil à la carte pour l’itinéraire, ou des conseils grappillés à la réception de l’hôtel, et c’est parti pour 20 à 40 minutes dans les ruelles, espaces verts ou bords de mers étrangers.
Buckingham Palace au petit matin, avant les touristes ; réveiller les cygnes suisses à Zurich, en plein mois de juillet ; suer les chupitos bus la veille sous le soleil barcelonais de 9h. Ce moment est privilégié: en sortant à l’aube, seule avec les oiseaux et quelques fous, on découvre une facette inconnue de la ville, celle des lève-tôt, du silence et de la lumière rose-orangée du levé de soleil. J’aime prendre ce temps avant une journée de réunion, qui n’appartient qu’à moi.
Après l’avoir testé plusieurs fois, j’apprécie beaucoup ce moyen différent de découvrir les lieux, même si j’admets qu’en hiver je préfère choisir mes hôtels avec salle de sport, pour éviter d’aller dans la neige… Depuis trois ans, j’ai donc couru dans plusieurs capitales et grandes villes européennes, comme Barcelone, Berlin, Milan, Bönn, Zürich, Londres, Stockholm, Thessalonique, etc.
J’ai apprécié certains endroits plus que d’autres, comme le footing à Central Park, juste pour le kiff de l’avoir fait, ou les montées de marche à 8 heures du matin à Santorin, à la fraîche.
Et la semaine dernière, j’ai respiré l’air méditerranéen à Thessalonique, en plein soleil. Avec pour panorama le Mont Olympe et son sommet enneigé. Pour changer du canal Saint-Martin.
Boostrepublique
Si je parle de tout cela, c’est parce que je n’ai jamais autant couru qu’en ce moment. J’enchaîne les 10 km, et je me suis inscrite au semi-marathon de Paris le 8 mars, petit défi personnel.
Mais surtout, je ne cours plus toute seule.
La boost battle run ça vous dit quelque chose? Lancé par Adidas il y a neuf mois, pour promouvoir sa dernière basket de running, la boost, le concept consiste à rassembler par quartiers emblématiques des runners parisiens, et les faire s’affronter sur les Internets et le bitume. Avant une ultime confrontation finale, ce samedi à la Villette.
A la manière du Palio, à Sienne, une dizaine d’équipes ont été créées autour de quartiers comme République, Bastille, Sentier, Odéon, Jaurès, Pigalle, etc. J’ai choisi République, ou plutôt #boostrépublique, et depuis juillet dernier je cours tous les mercredis soirs avec mes voisins d’hier, mes amis d’aujourd’hui. Dorénavant habituée à papoter avec les copines le long du Canal, la distance de 10km me parait bien plus facile. Je ne m’épancherai pas des heures sur mon équipe, cette nouvelle famille, mais ceux qui me côtoient ces derniers mois ont bien vu la place que ces boostos bien particuliers ont pris dans ma vie. La République a envahi mes soirées et mes weekends, à coups de courses officielles ou entraînements au semi jusqu’au parc de Vincennes, de dîners improvisés et de projets hors les murs.
C’est bien simple, lorsque j’ai fait mon run matinal la semaine dernière à Thessalonique, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas couru toute seule.
La photo ci-dessus a été faite dans le cadre d’une action créative de #boostrépublique, par le talentueux Greg Ferembach
belles photos
C’est marrant parce que moi aussi c’est vraiment en voyage que je me suis mise au sport! Après, il faut dire que je vivais à Bondi Beach donc le lever de soleil sur le pacifique était un cadre assez sympa ^^
Sympa le petit voyage, en effet le sport quand on aime ça se fait de partout même en voyage !