Carnet de voyages en Nouvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud
Nouvelle vie, nouvelle ville: Lyon

Nouvelle vie, nouvelle ville: Lyon

Le voici cet ailleurs rêvé dont je parlais depuis plusieurs années. Enfin, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai amorcé cette mutation vers le Sud-Est, plus près de mes Alpes. Et j’ai quitté Paris. Adieu Canal Saint-Martin adoré, bonjour berges du Rhône. Hello Lyon.

C’était gonflé. Je n’y avais jamais vécu, j’y passais juste les weekends quand j’étais étudiante à Chambéry, voir les amis et venir y faire la fête – même si à l’époque on préférait de loin l’ambiance grenobloise pour nos vendredi soirs. Une dizaine d’années plus tard la plupart des amis sont partis, rentrés en Haute-Savoie. Et moi je viens poser mes valises, quittant la métropole pour le bon compromis entre nature et culture, pour vivre à Lyon.

Un compromis? Un choix évident quelques mois plus tard. Il y a un an tout pile je me mettais à chercher un appart dans le centre lyonnais. J’étais sur une belle lancée avec mon voyage en Amérique latine, il aurait été bête de ne pas profiter de cette énergie pour quitter Paris, où j’étouffais. J’avais besoin de savoir l’évasion facile et possible, la nature à quelques minutes de moi. Du haut de Montmartre, si belle soit la vue, on ne voit que des immeubles à perte de vue. Du haut de Croix-Rousse, on aperçoit le Mont-Blanc par temps clair.

J’avais découvert cela en juin dernier, à ma plus grande joie. Depuis, Lyon a tenu ses promesses. J’ai mis les bouchées doubles depuis mon arrivée, dis oui à tout ce que l’on me proposait, j’ai rejoins un groupe de running – encore! – et une secte d’alpinistes – le CAF, auquel je ne dois rien de moins que ma naissance il y a 33 ans, mais ceci est une autre histoire. J’ai élu domicile sur les péniches jusqu’à fin septembre, j’ai renoué avec une amie de primaire, et j’ai créé une nouvelle liste dans mon portable qui s’appelle « Lyon bouffe » – ressemblant les lieux où aller tester cocktails, brunchs, et bières locales. J’ai réduit les planches apéro en terrasse pour des dîners chez les nouveaux amis, et j’ai délaissé l’application « Oui SNCF » pour celle de Blablacar pour mes weekends. Je n’ai plus aucun doute sur le fait que le 7ème soit mon arrondissement de cœur, mais j’ai tout de même appris à apprécier le 6ème et son calme quasi flippant le weekend, compensé par la proximité du Parc de la Tête d’or et de quelques bars devenus mes QGs en peu de temps. Mon vélo a un nouveau plan urbain en tête, qui implique de ne pas traverser la Saône pour éviter les pavés du vieux Lyon, et de rester garé en bas lorsque je dois retrouver des potes en haut de Croix-Rousse. Mes papilles connaissent les horaires de Pralus ou des Halles, en cas de coup dur. J’ai testé les nuits du Transbo, l’ambiance du Sucre, la Fête des Lumières avant l’arrivée des touristes, et j’ai pris mes billets pour les Nuits de Fourvière dès l’ouverture de la billetterie – festival annulé depuis.

Chaque samedi quand je suis là, je vais chercher mes légumes locaux au marché de la Tête d’Or. Je chausse ensuite (ou avant, cela dépend de la nuit précédente) les baskets, et je file vers le Parc. Je passe au milieu des serres, je longe le chemin de fer, je sors à la Cité internationale, et je file sur les chemin du parc de la Feyssine – où je ne désespère pas de voir un jour un castor. Parfois je tire un peu vers le canal, en fonction du coéquipier de running du jour. Les autres samedis, mon réveil sonne à 5h15, pour que je sois à 6h sur le parking de la mairie de Bron. Les plis de l’oreiller encore sur les joues, on met les skis dans les voitures, et on part. Direction la Vanoise, les Aravis, le Devoluy. Quelques heures plus tard on a mis les peaux sous nos planches et on commence à grimper. Un seul de ces weekends suffit à me rappeler que j’ai bien fait de venir ici – et qu’un jour peut-être il faudra aller s’installer encore plus près.

A tous ceux qui me demandent « mais Paris ne te manque pas? Tu dois quand même sacrément t’ennuyer à Lyon!« , je réponds avec ce grand sourire qui traverse mon visage. Et je repense à mon rythme qui n’a rien à envier à celui que j’avais auparavant, la nature en plus. Il y a ici, ou à proximité, tout ce qui me plait. Puis il y a encore tant de choses à y faire. Simple, efficace. Bien sûr que je n’ai pas pu prendre mes amis parisiens dans mes valises, mais j’en ai trouvé quelques-uns ici qui valent le détour, avec qui je partage mes raclettes, mes runs matinaux, mes weekends, et mes états d’âme. Tout cela pour dire que je crois que je vais encore avoir la Tour Oxygène et la colline de Fourvière comme horizon visuel pendant un moment. Ce serait juste appréciable que le confinement ne nous prive pas de l’été, après nous avoir laissé regarder le printemps par notre fenêtre.

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