« Tiens, et si je changeais un peu de mes Alpes haute-savoyardes et de leur qualité inégalée? »
Ce n’est pas tout à fait ce que je me suis dit, mais il est vrai que cela faisait un moment que j’y pensais, surtout après les deux rendez-vous manqués avec la neige néo-zélandaise.
Alors, comme il paraît qu’il y a des montagnes au Japon, qu’il y neige parfois, et qu’accessoirement j’ai des potes skieurs expatriés à Tokyo, j’ai mis mes fringues de ski dans ma valise, et direction le Nord-Ouest de Honshu (l’île principale de l’archipel), à Myoko. Guillaume (ou Charlie pour les intimes, un ami d’ami devenu un pote, cf. La Bucket team à Ko Phi Phi) m’a rajoutée dans l’organisation d’un weekend organisé pour les gaijins – étrangers – installés à Tokyo. Je me suis donc laissée guidée pendant deux jours.
Je ferai l’impasse sur les 6h30 de bus, mon jetlag – partie skier le jour-même de mon atterrissage, et le riz-poisson-miso du petit déjeuner, pour ne parler que de la neige. C’est bien simple, il a commencé à neiger sur la route à l’aller vendredi soir, et il neigeait encore dimanche aprèm quand on est parti. Le résultat dans la station ressemblait plus à un océan de poudreuse qu’à une piste de ski…
Petits bémols cependant. Les pistes ne sont pas très pentues, ni très diversifiées, les télésièges assez lents, et on ne trouve pas de plat gras au fromage fondu dans les restaurants d’altitude. Bref, j’en ai perdu tous mes repères. Mais le pire reste à venir. Le gérant du lodge où on restait m’a loué des skis droits, extraordinaire vestige des années 90, avec ces chaussures dures et froides qui me donnent des frissons rien qu’en y repensant – skis encore assez généralisés sur les pistes japonaises. Aucun confort, et malheureusement aucun plaisir, car aucune confiance dans ces skis non fartés ni afutés. Belle frustration, qui m’a amenée à changer le lendemain pour une planche de snowboard – comme tous les Japonais, qui ne skient finalement très peu. Oh la belle idée! Une des meilleures neiges sur laquelle j’ai eu l’occasion de surfer… Visibilité nulle et froid glacial, mais on n’est pas là pour se plaindre non plus!
Je tiens à préciser qu’une journée de ski japonaise se complète par un onsen (bains chauds publics japonais, issus de sources d’eau chaude, idéal pour revigorer son corps en vrac après une journée de ski) et un karaoké. Après seulement, on peut aller dormir sur les futons, étalés sur les tatamis.