Je crois que les Américains me suivent… Après Hillary Clinton, qui m’avait commandé un café à Wellington, c’est au tour de Barack Obama de venir là où je me trouve!
Il a choisi de faire sa première tournée africaine pile au moment de nos réunions! Depuis son élection en 2008, il n’avait en effet jamais mis les pieds sur le continent africain. Le voyage diplomatique était donc composé du Sénégal, en premier, puis de l’Afrique du Sud et du Kenya. L’effervescence était totale à Dakar, première capitale, premier pays visité, et qui plus est francophone – Michelle Obama s’est même fendue d’un « Cooooment ça voa? » au début d’une de son intervention au collège Martin Luther King! Totale aussi était la sécurité, niveau maximum, c’est-à-dire bloquons toutes les voies d’accès au centre-ville et à la Corniche, où se trouvait l’hôtel du président américain. Et île de Gorée fermée, pendant deux jours, pour qu’Obama puisse aller s’y recueillir, de façon solennelle et, bien sûr, authentique. Cela donne comme résultats un réveil aux aurores pour partir de l’hôtel une heure avant la fermeture des routes, trois heures avant le début de la réunion, ainsi que des déviations incroyables sur nos parcours initiaux.
Par contre, ça valait le coup d’y être, ne serait-ce que pour les commentaires des présentateurs télés lors de l’arrivée d’Obama à l’aéroport! On a retenu des exclamations et une joie – fierté? – incroyable, avec des expressions comme « jour historique dans l’histoire du monde », « ces images resteront à jamais dans notre mémoire et celle du reste du monde », ou « Barack Obama et Macky Sall sont pareils, ils sont tous deux nés en 1961″. Un beau moment télévisuel fort en cacahuètes. Pour ceux que ça intéresse, Macky Sall est le président actuel du pays, qui ne s’est pas démonté quand Obama a dénoncé le fait que le Sénégal n’avait pas dépénalisé l’homosexualité, et a répliqué qu’ici la peine de mort n’avait plus lieu (source LeMonde.fr).
Et surtout, faute cette fois d’avoir pu lui parler, on a aperçu le majestueux Air Force One, garé à côté du minuscule aéroport Leopold Sedar Senghor, comme un rappel criant du fossé séparant des deux pays.