Il fallait bien finir ce voyage un jour. Clôturer ces cinq mois et demi, en beauté.
Pour cela, on n’a rien trouvé de mieux que Ilha Grande , et ses plages paradisiaques, préservées.
Paraty, petite ville coloniale
J’ai déjà vanté la douceur de vivre brésilienne. Paraty, c’est comme une station balnéaire française, en plein été. Mais une belle station, pas trop remplie de touristes, qui sent bon les vacances, pleine de vieilles maisons coloniales, blanches, aux portes et volets colorés. Les ruelles sont pavées, de ces grosses pierres blanches dépareillées, dans lesquels nos pieds et les sabots des chevaux se prennent. Au bout de la rue se trouve une jetée, avec quelques bateaux multicolores, prêts à amener les vacanciers sur les îles environnantes. Le tableau est complété par les montagnes verdoyantes en arrière-plan, qui donnent à la petite ville des airs de carte postale.
Le Brésil est également le pays de l’exubérance. Beaucoup de choses sont exagérées, et même si je n’aime toujours pas cette langue, je suis tombée sous le charme de tout le reste. Tout semble simple, et tout le monde danse. Partout. On s’est fait quelques bars de samba avant d’être embarquées par des Brésiliens désirant nous apprendre le forro. Il y a de la musique live dans chaque bar, et à chaque fois les gens se mettent à danser. Les jambes des danseurs vont aussi vite que les baguettes du percussionniste. Quel spectacle! Cette façon de danser m’émerveille. A Espeto Bacana, je découvre la sensualité du forro et je tente de me laisser guider par Fernando, pour apprendre les pas de base. Cette danse locale est à mi chemin entre funk et samba, en plus lente. Un savant mélange entre passes acrobatiques du rock, et sensualité, lorsque les deux danseurs sont joue contre joue, pour faciliter le guidage. Quelques pas, quelques passes, et me voilà conquise par le peuple brésilien.
Ilha Grande, île paradisiaque
Ilha Grande, ou Île Grande, est un petit coin de paradis à quelques heures de route et de bateau de Rio de Janeiro. Les véhicules motorisés y sont interdits. Apparemment c’est ici que l’on trouve ici les plages parmi les mieux préservées du Brésil, et un peu de jungle. Idéal pour un dernier dépaysement.
Il y fait très chaud. Chaleur bonheur oui, mais toujours accompagnée de cette moiteur tropicale qui ont fait retrouvé à mes fringues l’odeur de l’Asie du Sud-Est. Il nous faut trois heures de marche pour rejoindre Lopes Mendes, trois heures en pleine chaleur, malgré le fait que le chemin traverse la jungle. C’est une des dix plus belles plages du monde – selon un classement obscur. Immense, déserte, cernée de palmiers et de collines, sans aucun bateau qui la dessert. Je préfère toujours les petites criques style Maya Bay ou Belle-île, mais on se contentera sans problème d’une journée farniente sous l’ombre des cocotiers, au son des vagues.
Notre séjour va se diviser entre plages et discussions avec Rennie, la gérante de notre auberge, une adorable pipelette australienne qui a tant à nous raconter sur l’île et ses merveilles. Lorsque l’on rentrait de randonnées, le tea time était servi, et de succulents gâteaux nous attendaient, avec jus de pastèque. Chaque soir on teste une nouvelle caïpirinha. La Jorge Armado de Paraty – cannelle, goyave et fruits de la passion – reste un de nos coups de cœur, mais celle remplie de grains de fruits de la passion – qui restent coincés dans la paille – est un repère sûr. Je ne sais quel goût ont les bières brésiliennes, tellement la saveur de la caïpi a pris le pas sur le reste. Les soirées sont agréables sur l’île. Les restaurants sont sur la plage. Posées face au ressac, on regarde le spectacle des étoiles, en testant les plats locaux, comme la moqueca, sorte de bouillabaisse brésilienne.
Au milieu de notre programme ultra chargé de farniente, nous arrivons quand même à caser une journée d’excursion pour aller voir des îles et des des plages environnantes. Cataguases, Botinas, Ilhas Dentista, Lagoa Verde, Maguariquessaba, et Lagoa Azul. Une journée sur un bateau, à passer de lagon transparent en plage de sable blanc. Les lieux sont propices au bronzage et au snorkelling. Nous verrons même deux tortues en nous éloignant un peu du bateau à la Lagoa Verde.
A Praia Preta, la plage de sable noir, où on a installé nos quartiers, le sable est brûlant. Alors on cherche l’ombre sous les racines et on s’allonge dans le sable, sans penser à la suite. Kiffer, juste profiter, et se dire que ça finit bien ces cinq mois et demi. Déjeuner de pastèque, et laisser la chaleur englober les jambes, les cuisses, et les fesses bien trop apparentes dans ce maillot brésilien sur lequel j’ai craqué.
C’est déjà la fin, on a pris un dernier jus de mangue, puis on a quitté l’insouciance de l’île. Une dernière churrasceria, une dernière vue de Rio de Janeiro, un dernier plongeon dans la piscine. Les dernières heures d’Amérique latine…
Tips numéro 31: à Paraty et Ilha Grande on trouve des charrettes ambulantes remplies de gâteaux à la coco, au chocolat, au tapioca. Un bonheur pour les papilles!