Carnet de voyages en Nouvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud
Rio de Janeiro, ville merveilleuse

Rio de Janeiro, ville merveilleuse

On est arrivée à Rio de Janeiro en pleine canicule. Il neigeait à Paris, alors que les journaux locaux nous recommandaient de passer l’après-midi à la plage et de nous désaltérer le plus possible. On a donc suivi les conseils, et après quatre jours dans la cidade maravilhosa, ville merveilleuse, on ne voulait plus la quitter.

On m’avait rabâché les oreilles avec le fait que le Brésil était le plus beau pays du monde, avec le peuple le plus accueillant. Je n’avais pas trop envie d’y mettre les pieds, et les premiers jours n’ont pas été très faciles. On me parlait dans un portugais chantant, alors que je répondais en espagnol, automatiquement. La conversation était compliqué, surtout que pas grand-monde ne parle anglais là-bas. Et en plus, on m’a changé de monnaie.
Après cinq mois en pays hispaniques, je retrouvais ces caractéristiques propres au voyage dans le reste du monde: changer de monnaie et de langue en passant une frontière, chambouler les habitudes que tu as pris depuis plusieurs semaines, et quitter ce côté rassurant dû aux habitudes qui se sont installées. J’ai donc dû me mettre au portugnol, écoutant le portugais et y répondant en espagnol. 

Mais c’est comme tout, on s’adapte. Et à Rio plus vite qu’ailleurs. À Ipanema, là où on logeait, la plage est au bout de la rue. De l’autre côté se trouve le lagon. Et le reste de la ville est délimité par des montagnes et des parcs nationaux. Les quartiers chics et riches bordent l’océan, tandis que les favélas sont allées se nicher entre les collines, s’entassant le plus possible dans un mélange de bric et de broc. C’est cela Rio, une ville incroyable où se côtoient les extrêmes.

La douceur de vivre de Rio de Janeiro

Oui, il faut toujours faire attention à son sac. Oui, il ne faut pas laisser ses affaires sans surveillance sur la plage. Oui, on a vu un mec descendre d’une mototaxi avec une kalachnikov en bandoulière. Oui, il y a des dizaines de codes à respecter a Rio. Et oui, se faire pirater sa carte bleue fait partie du risque à prendre.

Cependant, et heureusement, Rio de Janeiro ce n’est pas que ça. Tout le monde est à la plage, les enfants, les jeunes, les vieux, et les copains. On loue des paréos et on tente une sieste, avant d’être réveillée toutes les trente secondes par un vendeur ambulant – qui vent caïpi, cigarettes, brochettes de poissons ou glaces. Autour de nous ça s’agite dans tous les sens. Les maillots ne cachent rien, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le droit d’enlever le haut. Les seins tiennent tous d’une façon droite et artificielle. Ici, plus les femmes sont riches et âgées, plus elles sont refaites. Le mythe de la brésilienne splendide s’estompe au fil des heures. Mais ce qui m’intéresse ici, c’est ce mélange des couleurs. J’ai rarement été confrontée à une diversité si riche. Les gens qui m’entourent sont de toutes origines,
enfants de colons, descendants d’esclaves, natifs, Afrique, Europe, Asie, ici et ailleurs. Les apparences sont multiples. Aucun visage ne ressemble à un autre, chaque Brésilien est une découverte. Je réalise peu à peu la beauté de l’éclectisme ethnique du pays, et ça me plait. Je passerai d’ailleurs les deux prochaines semaines à me demander comment Bolsonaro a pu être élu ici.

Est-ce le fait de vivre à cette latitude qui amène la douceur de vivre des Cariocas – habitants de Rio? Dans une ville où les gens se baladent en maillot de bain dans les rues, et où les pauses à la plage rythment les jours, il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour nous croire en vacances. Je n’avais pas ressenti cette impression avant dans le voyage. Peut-être parce que la plage n’est pas vraiment sexy en Amérique latine. Ça fait du bien ce dépaysement. Rajouter à cela le fait que tout le monde fait du sport à Ipanema, et que tout le monde court, après une journée sur place et un petit run matinal, je n’avais déja plus envie de quitter Rio de Janeiro.

Que faire à Rio ?

  • Ipanema, pour la douceur de vivre du quartier. Puis marcher jusqu’au mirador de Leblon pour admirer le coucher de soleil et la caïpirinha qui va bien, dans la lumière du soir,
  • Pedra do Arpoador, petit rocher avec petite vue sur plage d’Ipanema, puis baignade juste à côté, à Praia do Diabo, plus calme,
  • Marcher des heures, tout le temps, partout, et arpenter la ville
  • Casa de la feijoada, pour déguster une vraie bonne (lourde) feijoada, ce plat de haricots rouges local,
  • Corcovado, prendre n’importe quel bus local direction Cosme Velho, et monter à la fraîche via le petit train jusqu’à cette statue immense (et pas bien belle) du Christ. Tant pis si on arrive dans les nuages et qu’on ne voit ni le Christ, ni la baie, le trajet dans la jungle valait le détour,
  • Largo do Boticario, de vieilles maisons avant d’arriver au petit train du Corcovado, un petit quartier tranquille,
  • Copacabana et sa plage de quatre kilomètres cinq de long. Le nom vient d’un village bolivien au nord du lac Titicaca, avec lequel il n’y a selon moi strictement aucun rapport,
  • Pao de Acucar, le rocher emblématique de la ville, qui surplombe la baie par laquelle le premier portugais est arrivé ici. Facile, on marche trente minutes-une heure jusqu’à l’arrivée du premier téléphérique, le temps de suer dix litres d’eau, et on prend le deuxième téléphérique, pour manger des pao de queijo depuis le sommet, dans les lumières de la fin de journée,
  • Escadaria Selaron. 125 marches carrelées, et tout autant d’apprentis blogueurs qui font la queue pour se prendre en photo dans les escaliers colorés,
  • Un tour gratuit de la ville pendant deux heures, comme dans la plupart des villes que j’ai visitée,
  • Un, deux, trois, quatre brigadeiros, forts en chocolat! Et tous ces tapas frits, si gras, si bons,
  • Santa Teresa, son quartier, ses ruelles, ses terrasses hipsters, et les miradors avec vue sur toute la ville,
  • Praça do Paris. C’est là qu’on est allé écouter quelques groupes de musique, à défaut d’être là pendant la période du Carnaval. Ça jouait dans tous le parc, de tous les instruments, de toutes les couleurs. On a passé une heure à écouter le Bloco Vém Ca Minha Flor
  • Dois Irmaos, une randonnée d’une heure avec vue à 360 degrés à la fin, à partir du haut de la favela Vidigal. Un chouilla glissant et vertige garanti en haut, mais vue de dingue, qui vaut le coup. On y monte et on y descend en moto-taxi, sensations garanties,
  • Jardim Botanico, orchidées, cactus, fontaines et palmiers,
  • Le bar du Rio Selarum, pour des groupes en live et de la samba jusqu’à pas d’heure,
  • Et j’en oublie, mais en quatre jours seulement on n’a pas le temps de tout tester. On reviendra!

Tips numéro 30: les pailles en carton ont été instaurées un peu partout au Brésil, on va doucement vers du sans plastique. Ça ne remplacera pas l’Amazonie, mais ça reste un petit pas.

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