Partir en Allemagne, quand, comme moi, on a fait des études de langues, c’est excessivement frustrant.
Je précise juste en passant que je suis titulaire d’une licence d’anglais-italien. Et je me suis mise à l’espagnol depuis quelques mois.
Mon allemand se limite donc à ein, zwei, drei, danke schoen, bitte schoen, gutten tag et achtung! De plus, étant petite, j’ai très peu posé le pied dans cette contrée lointaine. La seule expérience dont je me souviens remonte à cinq jours à Tübingen en juillet 2008 pour aller voir des amis de promo. Cinq jours. C’est le temps qu’il m’avait fallu pour apprendre à prononcer « enshouldigoun« .
Mes missions m’avaient ramenées dans les pays germaniques en novembre dernier, mais on m’a clairement signifié que la seule expression retenue, le « Grüsse gotte » viennois, ne fonctionnerait pas en Allemagne.
Et puis il y a eu ces quatre jours à Berlin mi-avril avec mon amie Charline (une de ceux que j’avais retrouvés à Tüb il y a quatre ans justement). Un weekend juste pour le plaisir…
Mais demandez à Cha de vous en parler, je crois que ce qui l’aura plus fait rire c’est mon attitude face à la langue. Ce n’est pas très dur de m’imaginer sur place. Imaginez un accent… qui n’existe pas, avec des « schoen-schoen » à tout bout de champ, une volonté immense de ma part d’essayer de lire le nom des quartiers sur la carte, volonté qui s’arrête après cinq blocages « prenz, preunz, pranz, pr… pfff… vas-y regarde c’est là! ». Et ce sourire mi-moqueur, mi-interrogateur en face de moi quand je croyais avoir enfin réussi à prononcer correctement le nom d’une rue ou d’un musée… Je vous passe mon regard débile à chaque fois que quelqu’un s’adresse à moi, et celui encore pire après un danke schoen réussit de ma part qui déclenche une avalanche de phrases, avec un interlocuteur qui, bien sûr, attend une réponse!
J’ai donc plutôt pratiqué mon anglais, et mon français pendant le weekend. Cependant, je suis incollable sur les annonces du métro! « Nexte stazioneuh Alexander Platz… links… nexte stazioneuh Prenzmachinberg », et quelques mots indispensables comme wurst, bier, ou applestruddel. La base quoi.
J’ai eu une petite victoire personnelle quand un de mes entschuldigung a été bien prononcé et compris, suivi d’un décalement de la personne devant moi – double victoire!
Par ailleurs, j’ai aussi voulu prendre ma revanche dans la pizzeria où ils nous parlaient dans la langue de Dante… mais impossible de me souvenir comment dire « addition » en italien!
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