Berlin n’est pas une ville belle.
C’est une capitale surprenante, qui a tellement de saveurs différentes que ça vaudrait le coup d’y vivre quelques mois pour en saisir l’essence. En quatre jours, on déguste des brunchs de dingue pour trois fois rien et des Grosse CurryWurst, on fait de belles et très agréables soirées – où l’on se rend compte que le métro y est aussi bondé à 2h30, que pendant l’heure de pointe à Paris – on prend le vélo pour profiter de ces longues allées à travers leurs immenses parcs. Puis, on profite de prix tellement bas qu’ils nous font jurer que plus jamais on ne remettra les pieds dans un resto dans la capitale française.
Et surtout, on révise nos cours d’histoire du XXème siècle.
A chaque coin de rue, l’Histoire berlinoise, allemande, européenne nous saute aux yeux. Ici les stèles du mémorial de l’Holocauste, là le monument aux soldats soviétiques, puis la porte de Brandebourg, avec le tracé du mur sous nos pieds, presque invisible sur les pavés. Ce Bundestag imposant, incendié en 1933 par les Nazis, où le drapeau soviétique a été planté en 1945, puis reconstruit en 1995 pour accueillir à nouveau les députés en 1999… Et en vrac, Checkpoint Charlie, une plaque signalant l’autodafé, notre chambre d’hôtel aux couleurs passées et pastelles de la RDA…
On a donc « révisé » tout ce qu’on avait pu lire au lycée sur la Guerre Froide, et on en a apprit bien plus.
On s’est aussi posé cette question, à laquelle j’ai eu quelques éléments de réponse, mais qui m’intrigue grandement: ces Berliners, qui vivent avec autant d’Histoire condensée dans un même lieu, comment réussissent-ils à avancer?