Carnet de voyages en Nouvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud
Bueno bueno, superbueno!

Bueno bueno, superbueno!

Certains disent d’un livre qu’il a changé leur vie. Moi, c’est un film: l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch.

Il y a plus de dix ans, alors que j’étais encore lycéenne, je découvrais cette possibilité folle offerte à tous les étudiants européens: partir en Erasmus. Et tous les avantages que cela entraînait: rencontrer pleins de gens aux cultures différentes, vivre dans une grande ville étrangère, habiter un appartement gigantesque en colocation, faire la fête jusqu’à plus d’heures. C’est cela que j’allais faire plus tard. Peu importe les études, je partirai en Erasmus!

« Ah bah bueno bueno, superbueno, si genial! »

Barcelone barcelonetaCertes, je n’avais que 15 ans, et beaucoup de rêves. Il n’empêche, cette idée a fait son bout de chemin dans mon esprit. Pour le bac, j’ai rédigé mon rapport d’option cinéma audiovisuel sur les tribus de Klapisch.

Plus fort encore, dans mon mémoire de Master 2 sur la mobilité des jeunes artistes en Europe, j’en viens à expliquer que la popularité du programme Erasmus doit beaucoup au long-métrage de Klapisch, « cette comédie qui raconte les aventures de Xavier, un jeune Français parti finir ses études en Espagne, ou comment l’Europe se construit grâce au programme d’échanges universitaire Erasmus. […] C’est un film sur les jeunes, sur l’Europe, Erasmus, sur les clichés, l’amitié, l’amour, la nostalgie ; une histoire parlée en espagnol, italien, français, anglais, allemand, danois… L’expérience Erasmus est ici comparée à un envol, à une « histoire de décollage », faisant escale à Paris et Barcelone. C’est un parcours initiatique bouclé par ces deux images d’avions décollant, au début et à la fin du film, comme si le destin de Xavier (courant sur la piste d’atterrissage lors de l’image finale) s’envolait avec ces avions, son destin de jeune étudiant en économie destiné à travailler au Ministère des Finances transformé finalement en réalisation de son rêve d’enfant, être écrivain. Sa conclusion résume bien ce qu’un étudiant peut ressentir en rentrant d’un séjour tel que celui-ci : « Tout me paraît clair. Je suis lui, lui et lui, et elle… Je suis comme l’Europe, je suis tout ça. Je suis un vrai bordel. »

C’est donc une histoire de décollage qui m’a poussé à partir en Erasmus une première fois, au Pays de Galles – sans Romain Duris, je tiens néanmoins à le préciser – puis une seconde, à Rome. J’avais envie de vivre ça, cette découverte des autres, ce partage des cultures, dans les stéréotypes, ou non. Je n’ai finalement vécu cela, j’ai eu mes propres expériences personnelles, dans des colocations plus ou moins grandes et des fêtes plus ou moins folles, dans des endroits différents de Barcelone.

Et Barcelone dans tout ça?

Barcelone Park GuëllCar oui, je n’avais toujours pas vu Barcelone. Le décor de ce film que je connais encore par cœur aujourd’hui. Quand j’avais dû retrouver mon copain de l’époque à Malaga, à la fin d’un été, je l’avais presque supplié pour qu’on s’arrête à Barcelone avant de rentrer à Genève. Je précise juste que Malaga est aussi éloignée de Barcelone que Paris est de Marseille, et qu’en avion c’est pas bien pratique de faire un petit stop d’une journée. On était jeunes et cons. Mais j’avais eu ma visite du Park Guëll, avec la Sagrada Familia et la Méditerranée en fond, et ma photo d’amoureux aux couleurs des mosaïques sur les bancs ondulés. Puis, on avait loupé notre avion. Mais ça c’est une autre histoire…

Et quelques mois plus tard je suis revenue, avec mes potes de master, tester enfin la fête tant réputée de la capitale catalane. Plusieurs jours un peu embrumés où nos revenus d’étudiants nous éloignaient des maisons de Gaudi pour nous rapprocher des bars à tapas de Barceloneta et de ses chupitos à un euro l’unité.

Aujourd’hui, j’ai un long weekend pour moi, deux jours de congé, trois jours de congrès, partagés entre mon amie Florie (toujours elle, après la Nouvelle-Zélande et la Thaïlande, on ne change pas ses amis baroudeurs!) et ma cousine, alors je vais visiter la ville à loisir, et profiter de ce soleil méditerranéen qui manque un peu à Paris. « Bueno, bueno, superbueno » comme dirait l’autre!

Bueno bueno superbueno

1 comments

  • Ma petite Anna, t’es trop forte, j’adore ton style d’écriture… tu me donneras des cours un jour, hein ?!
    On se donne notre prochain rendez-vous en Argentine alors, non?!
    Muchos besos de Barcelona!
    Flo

    Réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *