Carnet de voyages en Nouvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud
Córdoba région, et les origines du Che

Córdoba région, et les origines du Che

Córdoba – à prononcer avec l’accent, en appuyant sur le premier O, et en roulant sur le R – ne m’a pas fait beaucoup d’effet. Je crois que les grandes villes me fatiguent, et que cinq mois de voyage laissent quelques traces. J’ai eu des soucis de carte bleue pendant ce séjour et quelques baisses de moral, qui ont fait que je n’ai pas souhaité y rester longtemps. Mais c’est le jeu du voyage !

Par contre, je ne pouvais pas quitter l’Argentine sans parler du Che. De passage à Córdoba, j’en ai donc profité pour faire un crochet par Alta Gracia. 

La maison du Che

A quelques kilomètres de Córdoba, à Alta Gracia, se trouve la maison où Ernesto Guevara de la Serna a grandi. C’est aujourd’hui un musée de plusieurs pièces, qui retrace sa vie.
Contrairement à Cuba, le Che n’est pas un héros immaculé en Argentine. A part en Bolivie, et un peu au Pérou, je n’ai pas vu de fresques murales à sa gloire ici. La révolution a peu de sens ici avec les années de dictatures que le pays a subi, et l’enfant du pays a été oublié. Jusqu’à ce que les locaux se rendent compte de son potentiel touristique.

On parle de l’homme dans ce musée, plus que du révolutionnaire. Pas de gloire éternelle de la part de Fidel Castro, comme on peut le voir dans les musées de La Havane, mais des photos de lui a l’école, des textes commentés, des lettres à sa mère et des portraits avec ses enfants. Et la Poderosa. C’est avec le film « Carnets de voyages » que j’ai pour la première fois vu l’Amérique latine, à travers cette moto bringuebalante et le changement de ce jeune homme en ce révolutionnaire que l’on connaîtra ensuite. J’avais 19 ans, des idéaux qui ne s’étaient pas encore frottés à la vie réelle, et lire le Che entre deux manif contre le CPE correspondait parfaitement à ma vie d’étudiante.
Depuis, j’ai revu ma copie sur cet homme, et sur et la révolution, mais j’ai gardé certains idéaux en tête. Et l’idée d’aller découvrir l’Amérique latine. En visitant ce musée, et en regardant à nouveau le film il y a quelques jours, j’ai eu l’impression de boucler cette boucle, et rendre hommages à mes rêves d’il y a treize ans. J’ai retrouvé dans le film les lieux que j’avais visité, et les accents rencontrés. Le « weon » chilien et le « che » argentin font du sens pour moi maintenant.

La région de Córdoba

Calypso me l’avait répété : à Córdoba, ce qui est sympa, c’est la région, et non Córdoba capitale – les régions ici ont le nom des villes principales, il faut caler derrière le mot « capitale », sinon on s’y perd.

Villa General Belgrano, Capilla del Monte, Mina Clavero, etc. C’est là où vont les Cordobeses en été, désertant la grande ville.

Avec Laura, une Romaine rencontrée lors d’un Free tour de la ville, on a filé à La Cumbrecita. Ce petit village perdu au milieu de la montagne a été fondé dans les années trente par des colons suisses et allemands. Gros chalets en bois qui me rappellent ma région, on y trouve en plus des flammekuchen et des bières brassées localement. On peut s’y balader pendant quelques heures, parcourir la rue principale pour aller voir une cascade, et s’arrêter dans les épiceries pour manger des alfajores – gâteaux argentins au dulce de leche, mon péché mignon d’ici. C’est joli, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. On a les mêmes à la maison.

Cela m’apprendra à visiter des villes étudiantes en saison. C’est comme aller à Grenoble en plein mois d’Aout, quand tout le monde est dans les Alpes. Filons dans le Nord.

Tips numéro 26: il y a une loi a Córdoba qui dit que tout le monde doit avoir un arbre chez lui, qu’on possède une maison ou un local commercial. J’aime beaucoup l’idée!

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