« L’avantage du milkshake à la banane c’est qu’on n’a plus le goût de serpent dans la bouche après. »
Voilà. On y était, en plein cœur de Java, à Yogyakarta. Et après deux jours dans les temples bouddhistes, le seul mec de notre troupe avait testé du serpent grillé au rhum (ou plutôt du rhum au serpent, mais ça, c’est mon interprétation), et du devil drink, ce qui en traduction basique est la boisson du diable: sang de serpent, citron et bile, à avaler tout rond. Ceci étant sensé décupler la vigueur sexuelle du mec qui ingurgite tout cela. Je ne préciserai pas que personne n’est allé vérifier la dernière affirmation, mais cette expérience lançait bien la thématique de la première semaine de voyage: on s’immerge culturellement, on est prêts à faire mille choses différentes et un chouilla extrêmes, alors qu’on est crevés par notre année qui vient de s’écouler, mais peu importe, ça va passer!
Notre voyage a donc commencé par une immersion culturelle. Quelques heures dans la ville de Yogyakarta à l’arrivée, pour se perdre dans les ruelles du kraton, un quartier de ruelles ressemblant étrangement à un souk maghrébin, guidés par un local qui nous abreuve d’anecdotes, comme celle sur le sultan numéro 9 qui avait une quarantaine de concubines, et qui choisissait celle du jour depuis sa tour, en lançant négligemment une fleur dans l’eau où toutes se baignaient. Nos premières heures dans le pays, en testant la nourriture pas fraîche du bout des doigts, avant de trouver enfin quelque chose de potable à se mettre sous la dent – non, pas le serpent – et un bon jus de fruit frais à boire (mais pour ça, il nous a fallu attendre Bali!). Un premier contact avec les locaux, qui auraient tous voulu nous prendre en photos, parce que notre pâleur est un de leurs critères de beauté; mais depuis l’Inde, on ne m’y reprendra plus.
Mystique Borobudur
Le spectacle du temple de Borobudur dans la brume matinale se mérite.
Il faut d’abord prendre un bus local depuis Yogya, rempli d’écolières voilées qui piaillent à la vue du grand blond qu’est Camille. Puis, après quelques heures, et un scooter dans les rues du petit village entre la gare de bus et la guesthouse perdue du Lotus II, il faudra cohabiter avec les moustiques dans une chambre où il n’y a pas de lavabo. On peut quand même s’installer sur les toits, face au coucher de soleil et aux rizières, et boire la bière locale, une bonne Bintang bien friche – notre meilleure amie du séjour. On partira se perdre dans les chemins à la tombée de la nuit, à la rencontre des locaux, qui nous abreuveront de sourires et de « hello » sincères, n’attendant qu’un signe de tête de notre part pour repartir enchantés. Puis il faudra se lever avant 5 heures du matin pour grimper sur un scooter, sans casque bien sûr, accompagnée par un chauffeur qui prendra le temps de m’expliquer la cueillette du tabac et du riz, avec force de gestes manuels (« mais regarde la route! »), pour arriver finalement au sommet d’une colline, et voir le lever du soleil sur le temple mythique. Un thé, des chants d’oiseaux, pas mal de touristes, et puis surtout beaucoup de brume rosée au-dessus de la jungle, qui accentue le côté mystique, mais ne nous permettra pas d’apprécier le lever de soleil.
Qu’à cela ne tienne, on repartira doucement par les routes cabossées, afin de commencer la visite du temple à 7h du matin, avec un guide et un couple d’anglais rencontré dans la brume. Étage par étage, on remonte la vie de Bouddhas, en parcourant de nombreux tableaux successifs aux détails minutieux, avant d’arriver aux stupas, ces grosses cloches, ou plutôt lotus renversés, majestueux au sommet de ce temple incroyable. L’histoire nous imprègne peu à peu, au travers des anecdotes relatant les découvertes et nombreux tremblements de terres, avant que l’Unesco vienne mettre son nez dedans. C’est à la fois vivant et paisible, et on s’y croit, lorsqu’arrivés au sommet, on fait un tour du dernier stupa, dans le sens des aiguilles d’une montre, pour que notre désir – non futile – se réalise. Magnifique.
Prembanan hindouiste
Le temple de Prembanan date de la même époque que Borobudur, mais est hindouiste, alors que Borobudur est lié à la culture bouddhiste. L’ambiance y est également différente, on est presque en ville à Prembanan, à coté de la route très passagère, dans un grand espace bien dégagé, où malheureusement la moitié des temples sont à terre, suite au séisme de 2011 (difficile de garder des temples en bon état dans cette région du monde touchée par des tremblements de terre réguliers). Alors qu’on déambulait un peu au hasard des ruines, une jeune étudiante en Anglais et en histoire de l’art a tenté de nous expliquer les significations de chaque temple à travers les nombreuses réincarnations de Vishnu, mais j’avoue que j’ai été vite perdue – pour rappel, le matin même on s’était levés avant 5h.
L’émotion m’a moins submergé qu’à Borobudur, et bien moins que dans les temples de Thaïlande il y a trois ans.
Il n’y avait tout de façons pas de temps à perdre, on a eu à peine deux jours pleins pour s’acclimater et découvrir un peu de la culture et de l’histoire locale, et on était déjà sur le départ le mercredi matin – pour la partie la plus intense du voyage!
Il y a longtemps nous savions fait en famille (avec 2 enfants de 6 et 9 ans) Yogjarkata, Borobudur, Prembanan puis après nous étions partis dans les Célèbes voir le pays toraja … très sauvage et très beau et… très différent mais au final, un endroit à faire car une culture très particulière ….! ensuite ce fût Bali et l’intérieur de l’ile surtout … mais aussi quelques fabuleux souvenirs en bord d’océan … dont Tanah Lot au coucher du soleil…. hummmmmmmmmmm beau souvenir !