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Le trek W, Torres del Paine

Le trek W, Torres del Paine

Il y a plusieurs treks mythiques dans le monde. Le circuit O, et sa petite sœur la W en font partie. On me l’avait mis en tête quelques jours avant mon départ, un soir de fin juillet pluvieux à une terrasse parisienne. Et j’étais partie avec cette idée fixe de randonnée dans un coin de mon bagpack, calée entre les guêtres et la crème solaire. A peine arrivée à Buenos Aires, j’ai partagé un petit déjeuner et des histoires de running avec une marseillaise, ainsi que mon envie de Patagonie. C’est là que tout a commencé. Deux mois plus tard on réservait nos campements et notre trek depuis Puerto Madryn pour elle, et depuis Cusco pour moi. 

Et début décembre, on s’est retrouvées à Puerto Natales, une minuscule ville en bord de mer chilienne, tout en bas de la carte. On a loué notre matos de camping, acheté de quoi manger pendant quatre jours, et on est parti sous la pluie de bon matin.

Le circuit du trek W

En se basant sur les cartes qu’on avait pu trouver en avance sur internet, on avait prévu de faire ce trek en quatre jours. Il y a eu plusieurs couacs sur cette organisation, mais au final les quatre jours passés ont été magnifiques.
Le nom du parc, Torres del Paine, vient d’un mot indien qui signifie bleu, et qui se prononce païe-né. Il faut donc imaginer un parc complètement sauvage, plein de randonneurs et de touristes, mais rempli de lacs au bleu crémeux, et d’arbres en fleurs. Je ne sais quel jour m’a le plus plu, entre glaciers, blocs de montagnes, lacs à perte de vue, et longues parties en forêt.

Le Glacier Grey, le premier jour, vaut définitivement le détour. On s’est pris des bourrasques de vent à nous empêcher d’avancer – comme partout en Patagonie, mais on ne le savait alors pas encore – avant d’arriver devant ce glacier immense, qui recule, comme tous les autres de la planète.

Le deuxième jour, on a passé un long moment dans les arbres – calcinés, à cause d’un terrible incendie qui a ravagé une immense partie du parc en 2015 – avant d’entreprendre l’ascension pour le Vallès Francès, et le Mirador Britannico. Une des plus beaux panoramas du trek W: la chaîne de montagne en cirque devant nous, les Cerro Espada, Fortalezza, et d’autres dont je n’ai pas retenu les nous. A droite un glacier en hauteur, dont certains blocs se détachent de temps en temps avec fracas. Et derrière, toujours ce lac bleu turquoise Nordernskjöld, qu’on avait traversé en catamaran la veille. Magnifique.

Le troisième et le dernier étaient pour rejoindre les Torres, qu’on a enfin atteintes dans le brouillard et sous la neige, après 1000m de dénivelé dans les bois et les pierrés. Dommage, on ne les voyait peu, mais ce sont celles-là que tout le monde vient voir et qui ont donné leur nom au parc (ou l’inverse). Il n’empêche, ce trek était incroyable. On repassera pour l’organisation, mais je ne me lasse pas de me repasser en tête les couleurs de ces journées.

Comment s’organiser pour faire le trek W?

Ceci est une vraie question. Car en effet, lorsque l’on veut faire ce trek, il faut s’organiser en avance. Deux mois minimum. Car il faut réserver ses places pour dormir avant de rentrer sur le parc, et elles partent vite. La blague, c’est que les logements du parc sont répartis entre trois organismes: la CONAF (organisme du ministère chilien chargé des forêts et des parcs), Vertice et Fantastico Sur. Il convient donc de se connecter sur chacun des sites, et faire un mix entre chaque nuit, en fonction des dates choisies. Et si possible, éviter janvier et février, les mois où tous les Chiliens et Argentins sont en vacances.

Notre parcours était le suivant:

  • Jour 1 – Lac Grey, et nuit au Paine Grande
  • Jour 2 – Mirador Britannico, et nuit au Campamento Italiano
  • Jour 3 – Campamento Italiano à Torres Central, nuit au Torres Central
  • Jour 4 – Las Torres, retour à Puerto Natales

En moyenne entre 20 et 25 kilomètres par jours, pour six heures de marche, avec un peu de dénivelé quotidien. Sa forme en W fait qu’il y a trois jours qui sont des aller-retours, on peut alors se délester des gros sacs et monter avec le strict minimum. Plus facile que le Tour du Mont-Blanc donc. Sans le saucisson et le comté dans la besace, mais beaucoup de riz, thon, lentilles, et crackers locaux.

Les nuits sont correctes. Si comme nous on vous fait croire sur le site web de Vertice qu’il n’y a plus de place en camping, vous pouvez vous retrouver à payer 75 dollars US pour un lit en dortoir. Tout simplement la nuit la plus chère de tout ce voyage. Alors qu’il restait des places en camping. Il ne faut donc pas hésiter à envoyer des emails aux organismes, ou à les appeler. Ou aller les voir sur place. A côté, la nuit au Campamento Italiano faisait plus roots, « à la dure », la plus froide de tout le voyage, avec nettoyage de museau dans l’eau à 7 degrés du torrent de montagne. Mais les Torres se méritent, et bien que grâce à ce système de refuges tout le monde peut faire ce trek, je ne regrette absolument pas la façon qu’on a choisi pour le marcher!

Tips numéro 19: réserver trois mois à l’avance, pour ne payer un bras vos nuits en dortoir! Et attention au vent, on est en Patagonie… une tempête bretonne ferait figure de petite joueuse ici.

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