Carnet de voyages en Nouvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud
Ma première fois en Amérique latine, Buenos Aires

Ma première fois en Amérique latine, Buenos Aires

Quand j’ai commencé à regarder les billets d’avion pour l’Amérique du Sud, je n’avais qu’une certitude: il me fallait un port d’entrée « facile », un endroit où le début serait doux, pour ne pas sortir trop violemment de ma zone de confort (le souvenir de mes premiers jours à Auckland est toujours un peu douloureux). Je ne me suis pas trompée, Buenos Aires est la ville qu’il me fallait. Le trajet en taxi depuis l’aéroport me l’a confirmé. Les rues traversées ressemblent à Barcelone, ou Milan. Des immeubles jaunes pâle, aux balcons gris, avec des petites épiceries à chaque angle. L’auberge où je passerai mes premières nuits est cachée dans le quartier de Palermo, un quartier rempli de terrasses et cafés douillet, où le street art se développe de plus en plus. On dirait étrangement le 11ème parisien.

Buenos Aires, ville multiculturelle

Très vite, je trouve plein de ressemblances avec ce que je connais – comme à chaque fois que j’arrive dans un nouveau pays. Mais c’est le Free Guided Tour de la ville qui me permet de trouver des explications à ce qui m’entoure.

Pour la petite histoire, l’Argentine est le premier pays à se libérer des Espagnols au début du XIXème siècle, et déclarent leur indépendance le 9 juillet 1816. Apparemment c’était un des seuls pays du coin sans or, ni autre grosse richesse, qui a été un peu oublié par les Européens. Les Anglais sont pourtant passés par là également, en essayant de conquérir le territoire, mais sans grand succès.

Bref, une fois l’Argentine aux Argentins, il fallait faire quelque chose de sa capitale, un des plus grands ports sud-américain. A la même époque, Paris accueillait l’exposition universelle, et Buenos Aires a voulu rendre sa ville aussi belle. Comme avec Haussmann, des quartiers entiers ont été détruits et reconstruits, à partir de la fin du XIXeme siècle, et les décennies suivantes. On trouve donc aujourd’hui des bâtiments ressemblant aux immeubles haussmanniens, et sur l’Avenida de Mayo, les mêmes lampes et arbres que sur les Champs-Elysées (ce sont d’ailleurs les seules ressemblances avec l’avenue parisienne). La ressemblance avec Paris se retrouve également dans ses habitants. Les Porteños (habitants de Buenos Aires, du port) sont très fiers. Ils ont ici aussi un point « kilomètre zéro », d’où partent toutes les routes du pays, et appellent les autres régions hors de Buenos Aires, « el interior« . Qui se traduirait tout simplement par « la province ».

Mais la plus grosse influence est italienne. Il est écrit dans la Constitution argentine, article 25, que « le Gouvernement fédéral favorise l’immigration européenne ». Alors à la fin du XIXème siècle, sur un total de six millions d’immigrants européens, plus de deux millions d’Italiens sont venus s’installer ici. Le melting-pot est énorme, et se ressent dans la rue, sur les enseignes, dans la diversité des visages qui m’entourent. Les Argentins parlent avec les mains, très vite, et beaucoup, avec un accent bien plus chantant que le castillan d’Espagne. J’ai d’ailleurs envie de leur répondre en italien à chaque fois qu’ils m’adressent la parole. Puis, ils roulent n’importe comment, ne laissant jamais la priorité au piéton même si leur feu est rouge, leurs bus ne s’arrêtent pas systématiquement quand on leur fait signe, et leur retard est légendaire. Je suis à Rome, c’est sûr. Il ne me reste plus qu’à aller tester tous les marchands de glace de la capitale – il paraîtrait d’ailleurs que les glaces y sont meilleures qu’en Italie, selon Lucia, mais je ne valide pas.

Des Anglais, ils ont pris cette bizarre habitude de faire des queues bien organisées, habitude qui tranche complètement avec la culture italienne. Des Américains ils ont récupéré les plans citadins en blocs, avec un métro qui ne dessert qu’un quart de la ville. Hello New York. Par contre je ne sais pas chez quel peuple ils ont récupéré cette habitude de faire grève et de manifester, faire des « marchas« . Tout le temps, pour tout, et ces derniers mois surtout, pour enfin légaliser l’avortement. Malheureusement sans succès, pour le moment…

Adaptation

Pour l’instant c’est un sans faute, ou presque. J’ai juste eu du mal avec les douze degrés au soleil, après deux mois de canicule. Mon premier plat sera une soupe de courge, suivi d’une glace au dulce de lechecomme si mon corps n’était pas encore prêt pour l’hiver de l’hémisphère sud. Ma tourista d’adaptation traditionnelle se traduit cette fois-ci en un petit rhume cinq jours après mon arrivée.

En ce qui concerne l’accueil de Porteños, c’est parfait, je ne pouvais pas mieux tomber. Pili, une amie de Florie, m’a invitée chez ses parents à partager l’asado – barbecue familial, le dimanche après le semi. J’ai été accueillie comme si j’étais des leurs, au milieu des huit enfants, la grand-mère, les petits enfants qui galopent. Des morceaux de viande délicieux, un peu de Malbec, tout le monde serré sur la grande table près de la fenêtre, beaucoup de rires, un niveau sonore très élevé. C’est exactement comme si j’étais en famille, en Bretagne.

Puis, Lucia, une autre amie d’amie, m’a logée dans son appartement, me présentant ses amis, et me racontant l’Histoire de son pays, tout en me faisant écouter Mercedes Sosa. Une très belle introduction à ce pays!

C’est rassurant Buenos Aires, j’ai plein de repères. La culture est la même, on voit des pubs pour Netflix sur les murs, tout le monde est sur son smartphone dans le métro. Après plusieurs trajets, je me surprends même à accélérer le pas et me ranger à droite dans l’escalator, écouteurs dans les oreilles – alors que les musiciens du métro jouent vraiment bien, ici. C’est facile de commencer ici, et l’ambiance de la capitale me plait. Mais j’ai hâte d’aller ailleurs, dans la nature. Ne restons pas trop longtemps en ville, j’aurai vite l’impression de ne pas avoir quitté Paris.

Tips numero 1: commencer par quelques nuits en auberge de jeunesse, toujours. On n’a toujours pas fait mieux pour rencontrer direct des gens et commencer à échanger conseils et numéros. 

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