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Valparaiso, étape incontournable de mon voyage

Valparaiso, étape incontournable de mon voyage

Je ne sais plus vraiment quand ma curiosité pour cette ville a commencé. Devant le film « Carnets de voyage », sur le voyage initiatique du Che? Ou plutôt en lisant des reportages sur cette région? Ce qui est sûr, c’est que ces petites maisons colorées posées sur des collines en bord de mer m’ont toujours attirées. J’avais trois destinations immanquables pendant ce voyage, trois lieux autour desquels j’ai organisé mon chemin. Le Machu Picchu a été la première étape atteinte, après un mois et demi de voyage. La deuxième fut Valpo, cette belle ville colorée. La troisième sera l’immense région que je vais traverser bientôt, et qui va m’amener au bout, du bout du monde. Au moment de la planification du voyage, ces trois étapes se sont imposées d’emblée pour établir mon itinéraire. J’ai donc décider d’organiser mon camino autour de ces trois lieux.

Pourquoi ces trois là? La cité perdue inca au milieu des pains de sucre m’attirait depuis des années, pour son intensité et l’émotion qu’elle dégage, ainsi que son côté Indiana Jones. Valparaiso aussi m’intriguait, pour son aspect bohème, et ses couleurs. Et je parlerai de la Patagonie plus tard, quand j’y serai. Le reste, le chemin pour y arriver, c’est du bonus! Des idées jetées sur des bouts de papiers, des notes prises au hasards des guides de voyage, des envies construites au fil des discussions et des rencontres. Pourtant, comme l’important ce n’est pas la destination, mais la route et les détours que l’on emprunte et qui deviennent notre chemin, ce sont ces bonus qui sont devenus mon voyage.

Il n’empêche, étape ou bonus, Valparaiso a été un vrai coup de cœur. Nous avons rejoins cette ville après un long trajet en bus depuis la Serena – où nous n’avons pas assez profité de la splendide Vallée de l’Elqui – de nuit, par les bas-fonds des quartiers périphérique, de la gare routière mal éclairée aux odeurs de pizza et autres viandes mal cuites sortant de fast-food aux néons clignotants.

Les 42 collines de Valparaiso

Et au premier matin, depuis notre airbnb dans lequel nous étions arrivés endormis la veille, nous avons découvert un panorama splendide sur la baie et les alentours. Il y a 42 collines à Valparaiso, et au-delà de décider où poser le regard et l’objectif de l’appareil photo, il est un peu difficile de savoir quelle colline on peut gravir. Surtout quand, comme nous, on ne possède pas de guide touristique.

Direction Cerro Concepcion, et Cerro Alegre, les deux collines les plus mignonnes, et les plus touristiques. Les deux rivalisent de couleurs et de vues plongeantes sur le Pacifique au détour des ruelles. Concepcion est celle où il y a le plus d’églises. Alegre regorge de cafés et de terrasses ensoleillées. Les deux sont un encombrement multicolore de maisons en tôle. Le Chili est sujet aux tremblements de terre, comme tous les autres pays qui se trouvent sur la faille San Andreas. La terre y tremble plus ici qu’au Japon. On y trouve les normes antisismiques les plus drastiques du monde, avec l’impossibilité de construire avec autre chose que de la tôle, ou presque. Les couleurs des maisons s’expliquent pour des raisons pratiques et climatiques. Il y a deux cents ans, quand la ville a été construite, on préférait finir la peinture de fond de cale d’un bateau sur les nouveaux habitats plutôt que de la jeter. Et les tons clairs et vifs ont tendance à garder la fraîcheur dans les maisons, au contraire des couleurs sombres.

Puis, il n’y a pas que ces deux collines. Comme nous l’a expliqué notre guide de Valp’Otop – le tour gratuit de la ville, en Français, un des meilleurs que j’ai fais depuis le début du voyage – cela vaut le coup de marcher jusqu’à la colline Artillera pour admirer le coucher de soleil, et ensuite jusqu’à Playa Ancha, qu’on appelle aussi le petit San Francisco. Pour ma part j’ai préféré Alegre et Concepcion, pour l’ambiance. Il faut savoir qu’il y a six ascenseurs qui sont encore en activité dans la ville. C’est un très bon moyen de transport local, peu cher, qui permet d’économiser de l’énergie, et de reposer les jambes.

Ces jambes, qui nous ont porté aux deux Cerros qu’on aurait dû éviter: Santo Domingo et Cordillera. A suivre le plan sur maps.me, et ce réflexe européen qui nous fait prendre la rue suivante pour continuer la promenade, on s’est retrouvé dans les deux quartiers populaires de la ville, que mêle certains locaux évitent. Il y a eu quelques regards, un couteau posé sur un muret, un sifflement venant de deux mecs louches qui nous a fait changer de rue, et cette femme qui nous a interpellée, nous expliquant qu’on était bien courageux et un peu bêtes de se balader ici, avant de nous raccompagner dans le centre.

Valpo, la ville de tous les dangers? A entendre les locaux, on dirait. Et pourtant j’ai adoré me promener dans ses rues, en jupe et en sandales, avec les premiers soleils du printemps. Ceux qui me connaissent savent mon amour pour les cités colorées, moi qui ne sait peindre, mais qui si j’osais, essayerai de représenter cette ville sur papier blanc, pour continuer d’en rêver quand je serai rentrée dans la grisaille hivernale. J’y reviendrai au Nouvel an, il parait que l’ambiance y est incroyable…

Le Street art à Valpo

Notre tour avec Valp’Otop a été l’occasion de parler des fresques de la ville, et de l’importance du street art ici. Tout d’abord, il faut savoir que ici c’est totalement légal. Les graffitis ont remplacé les tags, qui recouvraient les façades dans les années 1990. Des particuliers ont payé des artistes pour que leurs murs soient recouverts par de belles fresques. Parfois des artistes proposent de peindre, en échange les particuliers ne payent que la peinture. Les artistes n’en vivent pas, à part lorsque c’est la municipalité qui fait elle-même la commande, comme pour la fresque d’Inti – que les parisiens du 13ème arrondissement connaissent bien – fresque représentant un bonhomme et que l’on voit bien uniquement depuis un point de vue en hauteur.

La plupart sont uniquement artistiques, mais certaines sont politiques. On peut parfois y voir représentés Pinochet, Allende, l’actuel président Pinera, ou se rendre compte que des thèmes comme le conflit avec le peuple Mapuche, les inégalités du pays et le manque de prise de conscience face au réchauffement climatique y sont souvent dénoncés. Une balade le nez en l’air dans la ville, à la recherche des artistes et des symboles, vaut clairement le détour!

Tips numéro 16: ne partez pas de Valpo sans avoir goûté un berlin. Sorte de gros beignet gras fourré au manjar ou à la crème pâtissière (selon les goûts). Votre foie vous remerciera, ou pas!

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