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Visite de Paris à travers Balzac

Visite de Paris à travers Balzac

Quand comme moi on n’a pas quitté Paris depuis trois mois – ou presque – toute occasion est bonne pour s’évader du quotidien et de la grisaille de ce début d’année 2018. Et quoi de mieux qu’une visite de Paris à travers l’Histoire pour changer d’air?

A 2 pas de l’histoire

Découvrir ma ville avec chaque jour des yeux nouveaux est une idée fixe chez moi. Je ne me contente pas de ce que j’ai devant les yeux, et je fouille dans les bouquins que l’on me présente ou sur les réseaux sociaux pour renouveler les idées et les envies. Souvent, c’est Google qui fait office de guide, quand j’ai des doutes sur des faits essentiels, comme la hauteur de la Butte Montmartre ou la date d’ouverture du dernier Scoop me a cookie dans le Marais.
Or, tout exhaustif qu’il est, Google ne sait pas me raconter des histoires. Pour cela, il y a Marie-Alix.

Elle nous a donné rendez-vous dans le cœur de la capitale en fin de journée, au Palais Royal. Aujourd’hui, Marie-Alix va nous parler du Paris de Balzac, celui de la première moitié du XIXème siècle. La capitale est déjà au centre du monde, et le baron Hausmann n’a pas encore commencé à redessiner Paris pour lui donner l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui.

Notre petit groupe se rassemble autour d’elle, sous une des arcades, au fond du jardin du Palais Royal dans la galerie de Beaujolais. Notre guide a troqué ses habits de Chef de projet européens pour ceux de conférencière pour quelques heures. Elle a créé sa petite activité de balades historiques à thèmes dans Paris, « à 2 pas de l’histoire », et pour préparer cette visite, elle a passé plusieurs semaines à potasser essais et romans sur l’époque, notamment « Le Père Goriot » et « La Peau de Chagrin ». Le décor est planté avec quelques anecdotes, et la rumeur de la circulation s’estompe au fur à mesure que l’on s’enfonce dans les passages couverts, dont les premiers ont été construits il y a plus de deux siècles.

Visite de Paris avec Balzac

Prise par son récit, je ne fais plus attention aux rues que je traverse, et je me retrouve au milieu de la galerie Colbert, un passage moins connu que ses voisins, car oublié avec le temps. Au milieu des bureaux de l’Institut National d’Histoire de l’Art, se dresse une coupole de verre grandiose, surmontant une colonnade et une rotonde, rénovée il y a peu. Balzac sert finalement de prétexte pour rentrer dans ces passages couverts, qui ont tous la même particularité: déambuler, voir et être vu, comme toujours dans Paris. Trainer, ou se poser à la terrasse d’un café, comme on dirait aujourd’hui.

Ces galeries percées au milieu des immeubles et surmontées de verrières sont une caractéristiques du centre de la capitale, qui en compte une vingtaine. La majorité abrite des boutiques, des cafés, des restaurants, ou simplement des bureaux comme le passage Colbert. Ils étaient couverts pour éviter la pluie et la fange des rues de Paris, encore non pavées et surtout sans trottoirs ! Construits dès les années 1800, leur âge d’or a petit à petit décliné, une fois le Paris d’Hausmann percé. Les affaires ont changé depuis le XIXème, mais certaines devantures du passage des Panorama restent les mêmes, comme celle du Café Stern. Ce restaurant italien a préservé le cadre de l’ancien atelier du célèbre graveur Stern, qui fournit encore l’Elysée en cartes de visites et faire-part de tout genre. La voix de notre guide se perd dans la rumeur de la galerie, où chaque bavardage est exacerbé par l’acoustique très mauvaise de cette architecture particulière. Les odeurs de gyoza et burgers nous chatouillent les narines, alors que Marie-Alix nous lit à voix haute un extrait de « César Birotteau » , qui relate avec une poésie toute balzacienne l’invention des magasins de Nouveautés, premières boutiques de prêt-à-porter parisiennes.  Là où les dames apprêtées se baladaient au milieu des commerçants, un fiacre les attendant en bout de galerie se trouvent aujourd’hui de jeunes cadres trentenaires en afterwork. Une autre époque, que l’on saisit du bout des doigts, en fermant les yeux.

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A l’issue de la promenade, en sortant du passage Jouffroy, c’est contraints et forcés que nous nous confrontons de nouveau à la réalité assourdissante des Grands Boulevards. Et pourtant une certaine sérénité me gagne. Notre guide, par son récit, nous a sorti de notre quotidien en 1h30, pour pénétrer dans une autre époque, et nous rappeler qu’il y avait d’autres façons d’envisager la ville. D’autres visites de Paris sur les thèmes de Marie-Antoinette et de Philippe le Bel notamment sont organisées. Allez jeter un œil à sa page facebook pour plus de détails.

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