Carnet de voyages en Nouvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud
Voyager seule ou à plusieurs?

Voyager seule ou à plusieurs?

Y a-t-il une meilleure façon de voyager?
Seul(e)? Entre amis? En famille? En couple?

Ma réponse peut sembler banale, mais j’aurais tendance à dire que chaque façon de voyager, seule ou à plusieurs, a ses avantages, et ses inconvénients. Tout dépend du moment et de l’envie.
Il n’y a pas de recette miracle, ni de bonne ou de mauvaise situation. Si je devais résumer ma vie ici avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, des gens qui m’ont tendu la main…
Mais là, je m’égare.

Revenons-en à nos sacs à dos et nos moutons néo-zélandais.

Voyager seule

Si je devais refaire mon année en Nouvelle-Zélande, dans les mêmes conditions, je repartirai seule sans hésiter. Comme voyager_seuleje le disais à mon retour« en allant chercher loin je me suis retrouvée. En étant seule et nomade pendant neuf mois, j’ai appris énormément sur moi-même, en faisant des choses dont je me serais sentie incapable auparavant, en relativisant pas mal sur le bordel ambiant qui régnait dans ma tête, et en essayant d’améliorer ma façon de voyager, et par extension, de vivre. »

Au plan personnel, on apprend à se connaitre, on peut se poser à un endroit choisi, pendant plusieurs heures ou jours, et s’y caler, afin notamment de réfléchir à ce que l’on fait de notre vie, ou juste de notre voyage.
Ces moments seule face à moi-même, plus fréquents à l’autre bout du monde que dans mon quotidien français rassurant, m’ont permis, entre autres choses, de valider mon choix de vie professionnelle.

On connait trop bien les inconvénients d’être seul, vu que l’être humain a plutôt tendance à chercher la compagnie de l’autre. Mais l’on met trop rapidement de côté les nombreux avantages à voyager solo:

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  • Choix du trajet libre. Personne n’insistera pour aller voir le premier levé de soleil de la planète, alors que des inondations menacent. Les seules décisions que l’on prend sont influencées par le guide touristique ou les conseils des compagnons croisés aux détours des chemins.
  • Aucune contrainte, à part celles que l’on se fixera au préalable (budget à respecter, horaires de bus ou de coucher de soleil, date de l’avion du retour). Donc oui, personne ne m’empêchera d’entrer au Nasjonalgallerietjuste pour jeter un œil au tableau de Munch.
  • On est ouvert. Ben oui, en étant seule, on est tout de suite plus disponible. Puis, une pause sur un banc afin d’admirer le paysage provoquera le plus souvent une rencontre, avec une personne du coin, qui commencera toujours par « how are you today? are you travelling alone? that is so brave of you! ». En gros: « tu voyages seule? Bravo! » Et au bout de dix minutes, on en aura plus appris sur le pays que grâce à n’importe quel guide de voyage.
  • On a le temps. Je me répète un peu, car le temps est souvent lié aux contraintes décrites au-dessus, mais lorsqu’on est seule, personne ne nous attend, donc on a le temps de prendre le temps. Et ça, c’est un bien inestimable dans notre société actuelle.

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Puis, tous les voyageurs le répètent, mais on n’est jamais vraiment seule. Mon plus bel exemple reste cette journée de huit heures d’auto stop au Sud de l’Île du Sud, en compagnie de Lucie, une Tchèque rencontrée la veille. Au réveil, alors que j’attendais des nouvelles de ma cousine, j’ai reçu un email de ma mère m’annonçant que mon chat Musette, que j’avais quittée malade, était atteinte d’un Anna_stopcancer des poumons – aussi bizarre que cela puisse paraître – et qu’elle n’en avait plus pour très longtemps à vivre. La nouvelle a été un choc pour moi. Ma voisine de chambre, Lucie, avec qui j’avais chassé les lucioles la veille, m’a alors proposé de changer mes plans, de quitter les glaciers un jour plus tôt que prévu, et de la suivre pour faire du stop jusqu’à Wanaka avec elle. Elle a insisté, j’ai annulé ma nuit déjà réservée, et j’ai passé une des journées les plus folle de mon voyage. Du stop pendant des heures sur des routes désertes, coincées entre l’Océan Pacifique et la montagne, avant d’aller ramasser des pierres de pounamu sur la plage, et se faire prendre en stop par des pêcheurs dans l’arrière de leur pick-up, sous la pluie, avec leurs chiens et leurs cannes à pêche. 364 kilomètres, parcourus grâce à sept voitures différentes, avec une « one-time-friend » ou « amie d’un moment », que je n’ai revue qu’une fois, le jour de mon départ, à Wellington. Une journée dingue, dont je me souviens encore aujourd’hui avec émotion.

Le lendemain, je rencontrai Florie, qui est devenue une de mes plus proches amies aujourd’hui, et grâce à qui mon voyage seule en Asie du Sud-Est allait devenir un voyage à deux pendant dix jours…

Florie_Thailande

Voyager à plusieurs

Cependant, la même question revient souvent: « ça ne te dérange pas de partir seule? ».
J’ai testé – presque – toutes les formules: le voyage au long cours en sac à dos seule, le camping-car en famille, plusieurs semaines Anna_Margavec des amis proches ou de presque parfait inconnus, et les virées en couple. Comme je l’expliquais plus haut, j’ai vécu des trucs de dingue pendant huit mois en Nouvelle-Zélande et en Asie du Sud-Est. Pourtant, les ayant vécu seule, il m’est difficile de les partager avec mes proches. Aujourd’hui, beaucoup des souvenirs les plus forts viennent des moments partagés avec ma famille, ou mon amie Sophie, comme les petits pingouins de Noël à Oamaru et le silence des premiers colons au milieu des fjords de Doubtful Sound, ou encore Mount Cook rougi par le coucher du soleil.

Et puis il y a de nombreux avantages à voyager à plusieurs:
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  • Le budget est mieux tenu. Louer une voiture, prendre une chambre, voire partager un lit (hein Camille!), tout cela coûte moins cher lorsque l’on est deux. Il faut juste vérifier avant de partir que les amis ont le même budget que noukiwi_Justines.
  • On peut se mettre en off. Il n’y a pas besoin de vérifier toutes les cinq minutes son backpack, ou de réfléchir au trajet du lendemain: lorsqu’on est plusieurs à voyager, on peut mettre son cerveau en pause et laisser les autres gérer. Qu’est-ce que cela fait du bien!
  • On fait des choses que l’on ne ferait jamais seule. Comme se balader dans cette rue de nuit, faire cinq heures de bus aller-retour pour visiter un temple, ou aborder ce beau brun qui discute avec un pote au bar du Sama-Sama. Et surtout, se mettre de la crème solaire dans le dos, détail oh combien important lors d’un séjour en Indonésie!

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Puis, même si les weekends avec les meilleures amies en Europe ne se déroulent jamais exactement comme je le souhaiterais – comment ça vous ne voulez pas venir avec moi visiter le musée d’histoire juive?! – je ne troquerais pour rien au monde les fous rires, le partage de caipirinha et ces remarques qui font que, même hors de tes repères habituels, tu sais que tu as embarqué dans tes bagages des personnes qui te connaissent par cœur – plus précieux que n’importe quel Lonely Planet.

amies_Prague

Lisbonne

A plusieurs oui, mais avec qui?

Il n’y a pas de recette miracle. Mes parents sont bien partis en famille, avec deux petites filles de 5 et 1 ans et demi, dans un camping-car, pendant six mois, et vingt ans plus tard, cela reste un des moments les plus forts de notre vie de famille.

coeur_IndonesieL’hiver dernier, j’avais lancé à mes amis que je souhaitais partir en Indonésie pendant l’été, et que ceux qui étaient intéressés n’avaient qu’à venir. Laure-Anne a pris ses billets, on a commencé à regarder les guides de voyage ensemble, et Camille nous a rejoint dans l’aventure. Aventure géniale. En dehors des souvenirs visuels et culturels, on s’est créé des souvenirs d’amitié qui resteront à vie…

La formule couple/duo est pas mal aussi, mais on peut vite avoir marre du partenaire, avec qui l’on est vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et là, pas de solution échappatoire, à part le « ciao bye bye » radical. J’avais testé quelques virées en couple, au Maroc notamment, avec mon copain de l’époque, un partenaire parfait sur le plan voyage. Aucun inconvénient notable. Il faut aussi remarquer que voyager avec un mec, copain ou pas, peut faciliter la vie dans certains pays, pour être moins embêtée en tant que femme, subir moins de harcèlement et moins d’arnaques. J’ai bien vu la différence en ayant mon Camillou à côté de moi en Indonésie…

Tout est donc possible, et c’est ça qui est intéressant: en fonction de l’accompagnant le voyage sera totalement différent. C’est juste qu’à un moment donné de notre vie on a envie de partager quelque chose de particulier avec certaines personnes. Je n’avais aucune envie de partir seule cette année. Et je sais aussi que je ne partirai pas seule en Amérique latine, si j’y arrive un jour… à bon entendeur!

Ah oui, le dernier avantage, c’est quand même que l’on fait de très belles photos à plusieurs.

New-York_cousines

Et pour conclure cet article qui dégouline de dédicaces et de love, si je devais en choisir une, mention spéciale à une partenaire particulière, qui a l’avantage de fonctionner exactement comme moi en voyage (ça marque six mois en camping-car), et qui sera toujours enchantée – si, si – de me suivre à l’autre bout du monde.
Dis moi ma Got, c’est quand qu’on va où?

New_York_sister

15 comments

  • Ho, trop choupinou ton article !! <3 alala,le trek dans la jungle de chang mai… Un bon exemple d'expérience de voyage dans laquelle je ne me serai pas lancée si j'avais voyagé seule!! Imagine, c'est finalement grâce a toi que j'ai rencontré Didi et que ce voyage au nord de la Thaïlande est devenu un de mes plus voyages !! Merci copine 😉 bon… Coloc a Lyon l'année prochaine, hein, dis ?! Te quiero guapa!! Bisous du Panama et continue a partager toutes ces belles émotions avec nous surtout 😀

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  • Haha 😀 !!! Je viens de tomber par hasard sur ton article, via le bon vieux google et mes mots clé, sans savoir que c’était ton blog jusqu’à l’une des dernière photos :p ! Bref tu sais qui je suis 🙂 ..? La rencontre autour de l’île de la cité un soir de début Juillet 2015 🙂 …
    Bref, j’me tâte à repartir fin d’année ^^
    Et toi quoi de neuf ?
    Belle article en tout cas 🙂

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    • Ah ah salut Benoit! Le hasard de google et le petit monde des blogs de voyage 🙂
      Au plaisir de te revoir, que tu me racontes vers où tu pars cette fois-ci!

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  • J’ai du mal a laisser mes amis venir avec moi. Voyager c’est mon plaisir personnel, c’est mon aventure à chaque et je ne suis pas partageuse. Même si ça a été très dur la première fois de me lancer! En tout cas très sympa ton blog et agréable à lire ^^

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  • Article très intéressant !

    moi perso je déteste partir seul, et j’ai tenté une aventure inédite de partir avec des inconnus sur un nouveau site de voyage, une plateforme qui met en relation des voyageurs dans but de les regrouper selon une thématique spécifique et partir ensemble pour réduire les coûts liés au frais de l’hébergement. je suis parti à cuba, et sincèrement, cuba j’en rêvais et j’ai été décu.. mais heureusement que je suis parti avec un groupe formidable ce fut une aventure humaine inoubliable ! mais vraiment des délirs quotidiens qui nous a permis de créer des liens forts et j’ai hâte de repartir ainsi ! c’est la meilleure expérience de ma vie, pourtant j’aime essayer de nouveaux concepts.

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  • Lelièvre, peux tu me donner le nom de ce site dont tu parles ? J’hésite à partir seule ou avec d autres je n’ai jamais voyager plus d’un week end. Jai un petit projet de voyage. Je cogite. Merci

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  • Voyage-t-on pour soi ? pour se retrouver ? pour partager avec ceux qu’on connait ?
    Le connu est cerné par une bulle qui nous entoure et qui nous sépare de l’inconnu. A chaque fois que nous augmentons le connu … nous augmentons le potentiels d’inconnu .
    Seul le connu est plus petit, se confronter à l’inconnu est plus immédiat et surtout obligatoire quelque soit la direction vers laquelle on regarde . Pour autant qu’on ne ferme pas les yeux . Dans un monde qui n’accepte surtout pas l’ennui et dans une humanité qui n’accepte pas non plus l’inconnu voyager seul ou à plusieurs revient souvent à se questionner sur son appréhension de l’inconnu …
    Et pourtant ce qui est magique avec cette bulle c’est qu’elle s’étend à chaque fois qu’on s’intéresse à l’autre … ce bel inconnu !
    Lorsqu’on est plusieurs, qu’on se connaît, qu’on partage un univers commun …. on peut se regarder faire de l’entre-soit et regarder vers l’autre qui voyage avec nous … mais on peut aussi augmenter notre sphère du connu et regarder chacun vers l’extérieur en se tenant la main…. de cette manière l’inconnu est encore plus beau …. c’est plus compliqué mais si ça marche …cela n’en devient pas moins exceptionnel !

    Dans un monde qui n’accepte pas l’ennui, le voyage seul est souvent synonyme d’ennui pour ceux qui ne le pratiquent pas.
    L’ennui est ainsi repoussé, caché derrière la barrière du voyage collectif qui se veut plus rassurant car on augment la sphère du connu autour de nous.

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